Ma démarche artistique s’inscrit à l’intersection de l’archéologie, de l’histoire, de l’archivistique et de la collection. Elle repose sur une approche méthodique de l’observation, de la collecte et de l’assemblage de multiples données et artefacts. Depuis plus de deux décennies, j’ai investi divers territoires urbains québécois comme espaces d’expérimentation, avant d’élargir, en 2021, mon champ d’investigation au milieu rural. Cette exploration s’ancre dans une quête des marqueurs spatiaux révélateurs des choix, des décisions, des savoir-faire et des modes de vie des communautés, qu’elles appartiennent à des périodes révolues ou contemporaines.

Mon travail s’articule autour d’une lecture approfondie des lieux en tant que vecteurs de mémoire collective. L’histoire, l’architecture, l’urbanisme, la géographie et la cartographie constituent des disciplines qui nourrissent ma réflexion, en raison de leur étroite imbrication avec l’expérience des espaces habités et la matérialité du monde environnant. En parcourant les territoires, en analysant les interrelations entre leurs composantes et en décodant les récits qu’ils recèlent, je cherche à affiner ma compréhension du contexte spatial et temporel dans lequel je m’inscris.

Mon intérêt se porte plus particulièrement sur les dynamiques d’appropriation et de transformation des lieux par l’humain. Les gestes quotidiens, par leur répétition et leur sédimentation, imprègnent la matière d’une mémoire stratifiée, conférant aux espaces une polysémie temporelle. Ces lieux et objets, témoins tangibles du passage humain, constituent le socle de ma pratique artistique. Par un travail de transposition et de mise en relation, j’explore ces traces à travers une diversité de médiums : photographie, sculpture, dessin, collage, assemblage, installation et vidéo.