Projet | Résidence en arts visuels - Rurart

Le site Anne Chantal Lagacé artiste arts visuels

Résidence en milieu rural à RURART – Art contemporain en milieu rural

Au cours des années de 2005 à 2020, j’ai travaillé sur des projets qui mettaient en lumière la ville vue comme lieu de mémoire collective. La ville, dans sa matérialité, constituait à la fois le sujet et l’objet de mes recherches et de mes créations. La base de mes travaux reposait sur l’idée que tous les éléments matériels dans la ville en tant que marqueurs jouent un rôle de traces mémorielles permettant de reconstruire une forme de ligne du temps, permettant le rappel de souvenirs et qu’à partir du croisement et du regroupement de certaines de ces données recueillies dans le tissu urbain, il m’était possible de réactualiser, de ramener à la mémoire des faits, des histoires et des caractéristiques de notre histoire et de présenter notre identité le nous » collectif, au moyen de représentations esthétiques artistiques.

À l’été de 2024, j’ai repris cette même démarche pour un projet de résidence autonome en milieu rural. Durant 15 jours, j’ai séjourné à RURART – Art contemporain en milieu rural situé à Cookshire-Eaton dans le but d’aller à la rencontre du milieu rural pour tenter d’identifier les marqueurs matériels qui caractérisent et définissent ce milieu. Pour cela, j’ai commencé par identifier des mots agissant comme des repères : «terre», «campagne», «espace agricole», «aire habitée», «architecture», «culture», «agriculture», «nature», «avenir», «préservation», «protection», «communauté», «choix», «valeurs». Puis, j’ai déambulé dans le village et les routes locales, j’ai marché la forêt, le pré et le champ à RURART.

Par la suite, j’ai créé des installations éphémères in situ à divers endroits qui ont exploré le thème de l’organisation d’un village, de l’occupation d’une terre, de l’impact de la présence humaine en nature. J’ai laissé les mots et les sens se sont croisé, se regrouper à travers à réalisation d’œuvres expérimentales.  Puis, j’ai documenté ce travail au moyen d’annotations, de dessins, de prises de vue photographiques et de vidéos.

Quatre projets ont vu le jour durant les deux semaines que je m’étais accordées, les voici :  EN CONSTRUCTION

Images sélectionnées du projet 1 | Étude sur le rapport du bâti à la nature sauvage.

Projet de recherche 1 | Étude sur le rapport du bâti à la nature sauvage.
Dans le cadre de ma récente résidence artistique à Rurart – Art contemporain en milieu rural, je présente un deuxième projet de recherche et création réalisé au coeur d’une nature luxuriante.

Au bois du refuge, le long d’un sentier que j’emprunte pour expérimenter d’une manière sensible la forêt, mon regard est attiré par un chapelet de roches et de vieilles souches recouvertes d’un lichen verdoyant. Par un jeu de changement d’échelle, ces promontoires naturels deviennent momentanément des théâtres où j’explore l’imaginaire de Nouveaux Mondes où le bâti s’harmonise à la nature.

Images sélectionnées du projet 2 | Indices de la présence humaine en milieu naturel.

Dans la forêt vierge, je dessine un rectangle qui évoque un emplacement au moyen d’une corde reliant 4 arbres. Sur un des segments, je suspend un tissu pour fermer un côté. J’observe que lorsque je me positionne dans l’axe des deux arbres, le tissu disparait et la forêt redevient omniprésente et enveloppante. Soudainement, au moment où la brise s’invite pour faire mouvoir doucement le tissu, le lieu se métamorphose et devient «occupé d’une présence». À partir de quel moment un milieu sauvage naturel est marqué de la présence humaine ? Les pas des marcheurs tracent un sentier, plus loin un minuscule rebut au sol, mais encore ?

Images sélectionnées du projet 3 | Étude sur la conversion de terres agricoles en lots résidentiels.

Sur « le pré des moutons » ainsi nommé par la propriétaire des terres, le champ grouille de vie de jour comme de nuit. Chevreuils, ratons, oiseaux, insectes, fleurs sauvages habitent cette espace qui, au fil des cycles saisonniers, régénère la terre. Le rapport des humains à ces espaces vivants est complexe. 

Dans ce projet, j’ai décidé d’expérimenter la transformation de ce pré en lot résidentiel.
Impact 1 : un chemin d’accès et une surface carrée mesurant 12 mètres sur 12 mètres ont été tracés au moyen d’un tracteur.
Impact 2 : j’ai pris possession du lot en plantant ma chaise et mon parasol.
Impact 3 : j’ai délimité clairement le carré (design) de ma future maison (imaginaire) au moyen de piquets reliés par des cordes.
Impact 4 : j’ai invité des gens chez-moi et ensemble, nous avons réfléchi aux conséquences de la transformation des terres arables en secteur résidentiel. Certains ont mentionné la fragilité des écosystèmes, tandis que d’autres dénoncent l’inconscience des humains. 

Comment trouvé l’équilibre entre la nécessité des humains de se loger, la préservation et la protection des milieux naturels et agricoles ?

Cet intervention artistique de type Land Art m’a permis d’explorer le sujet du changement de vocation d’un espace nature en espace habité. L’équipe de Rurart a mis à ma disposition un terrain vacant de 30 X 100 mètres.

Je remercie la propriétaire Francine d’avoir mis à ma disposition le pré. Je remercie les participants pour leur apport au projet.

Projet 3 : à venir